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Anton Likiernik

LS: Bonjour Anton, merci beaucoup d’avoir accepté cet entretien avec La Scénaristerie. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ? 

 

Je suis scénariste depuis sept ans, je travaille pour le cinéma, la télévision, et plus rarement sur des projets de podcast. J’ai été formé à l’École de la Cité (Promo Chabat) d’où je suis sorti en 2016. J’aime la comédie, surtout en série. Côté ciné, j’ai une tendance naturelle à aller vers le drame.

 

LS: Le film La Voie Royale, dont tu es à l’origine, réalisé par Frédéric Mermoud et que tu as co-écris avec Frédéric Mermoud et Salvatore Lista, est sorti en août dernier. Quel a été le parcours de ce film ? 

 

Long-métrage, long parcours ! En tout cas pour celui-ci. Le projet est né en 2015, puis une première version aboutie du scénario a été mise en avant en 2017 par les Prix du Scénario (Ex Prix Sopadin Junior). À partir de 2018, j’ai donc commencé à retravailler le projet avec son futur réalisateur : Frédéric Mermoud. Au cours du processus de développement et de financement, la production (TABO TABO) a fait appel au regard neuf de Salvatore Lista qui est venu compléter le tableau. Ce n’est finalement qu’au sortir de la crise COVID que les choses ont pu avancer vraiment. Le tournage a eu lieu à l’automne 2022, pour une sortie en août 2023. Un peu plus de huit ans donc…

 

LS: Un peu plus de quatre mois après la sortie, qu’est-ce que ça fait d’avoir son premier long-métrage à l’écran ?

 

C’est troublant de voir qu’une idée, des personnages, des lignes de dialogue font leur vie de manière tout à fait indépendante de soi, dans des salles lointaines et à des horaires variés. Quand des spectateurs inconnus se retrouvent dans le film c’est très agréable, on se dit qu’on a bien bossé. Quand ils détestent… on se rappelle soudain qu’un film n’est jamais le fait d’une seule personne. C’est très tentant de partager les torts et de s’attribuer les lauriers !

LS: Tu as développé le projet THANATOS au sein de l’Atelier Long-métrage 2021-2022 de la Scénaristerie. Peux-tu nous donner des nouvelles du projet depuis ta sortie de résidence ?

 

Le projet a pas mal évolué, il a trouvé sa ligne, son ton et l’équilibre entre les différents genres (drame / récit paranoïaque / thriller psychologique) qui le composent. Notamment depuis qu’il est entré en développement auprès d’une société de production. Par l’entremise de la productrice, j’ai rencontré une réalisatrice avec qui nous travaillons actuellement à l’aboutissement d’une première version dialoguée.

 

LS: En parallèle du cinéma, tu travailles également sur des projets de série, est-ce que ton approche des deux médiums est différente ? 

 

En termes de processus et de liberté de ton, je dirais non. Il faut préciser que jusqu’à nouvel ordre j’ai majoritairement travaillé sur des développements de séries basées sur une idée originale que j’avais apportée, et pas tant « en room » sur des séries préexistantes.

Maintenant, en termes de structure et de méthodologie, c’est tout de même très différent, il y a des personnages et des intrigues qui appellent la série plus que d’autres. 

 

Pour résumer, j’ai plutôt tendance à avoir une envie de récit, et le choix du médium (série ou film) n’est qu’une conséquence logique. Bien sûr, en travail de commande c’est différent, il y a plus de contraintes.

 

LS: Tu travailles avec différents réalisateurs et réalisatrices. Selon toi qu’est-ce qui fait une bonne relation scénariste-réalisateur ? Comment se sont initiées ces différentes rencontres ?

 

Une bonne relation — comme une bonne scène — c’est avant tout un bon dialogue. Chacun doit être capable de dire à l’autre ce qu’il veut ou ne veut pas, ce à quoi il croit ou ne croit pas, sans gêne. Mais il faut aussi être capable de faire des concessions, d’écouter l’autre. On pourrait dire qu’un duo qui fonctionne c’est l’alliance d’un « réalisateur-scénariste » et d’un « réaliste-scénarisateur ». L’essentiel est que chacun se sente bien à sa place… 

Pour ce qui est des rencontres, c’est souvent via des producteurs, des productrices ou des amis, ça dépend. C’est difficile d’avoir exactement la même vision dès le début, mais quand le dialogue s’établit avec fluidité, on trouve un chemin nouveau, à deux. 

 

LS: Quel conseil donnerais-tu à un.e jeune scénariste qui débute dans le métier ? 

 

Je conseillerai la lecture d’un très court livre de Jean-Philippe Toussaint : L’urgence et la patience. Parce que ce sont deux forces à l’œuvre dans tout travail d’écriture.

 

LS: Merci beaucoup ! 

 

Merci la Scénaristerie !

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